mercredi 14 décembre 2011

Biographie romancée - l'histoire vraie d'un garçon nain qui a des rêves de géant !

Voici un extrait d’une biographie romancée : 
« Ayena Grand Petit-Homme »

Certains hommes naissent avec des yeux bleus, un sourire ravageur, des cheveux blonds, une assurance de Don Juan, un corps d’athlète. Moi je suis né avec un sourire discret, des jambes et des bras trop courts, avec une peau trop noire pour les blancs et trop blanche pour les noirs, mais par bonheur la vie m’a donné une tête bien faite, ainsi qu’un cœur assez grand pour pardonner toutes les injustices.
Je suis atteint d’achondroplasie ou plus vulgairement nommé nanisme. Je suis originaire du Dahomey l’ancien royaume d'Afrique de l’ouest, aujourd'hui appelé Benin, pays situé entre le Togo et le Nigeria.
Je descends du roi Arigbo de la colline de Gangan. Dans les années 400 cet ancêtre fut transformé en boa et depuis, ni moi ni aucun membre de ma famille n’est autorisé à manger cette variété de serpent, et ce en mémoire de notre aïeul. 
Mon nom est Ayena, j’ai 22 ans, je suis nain et métis !
Mais avant de vous parler de moi, je dois vous raconter comment ma mère parisienne : Annie Bouros a fait la connaissance de mon père béninois : Komla Adji…
Annie ne veut rien garder de sa vie à la française, ici elle souhaite être comme toutes ces femmes à la peau couleur ébène et prend exemple sur leurs tenues vestimentaires. Annie se sent bien dans cette culture, comme si elle avait toujours vécu là, parmi les Africains. Certes elle est à la découverte de ce continent, néanmoins elle s’y sent déjà comme chez elle. En se promenant dans la ville, elle ouvre des yeux ébahis face aux moindres détails, elle vole chaque image, chaque parfum, pour ne rien oublier. Elle découvre des bananiers et des lauriers-roses au-dessus des murs qui encadrent les villas, mais aussi des garçons qui se hissent au sommet des cocotiers et qui, munis d’un coupe-coupe, font lentement tomber les noix.
Alors que certains Africains font des incantations à l’aide de formules magiques pour trouver un fils égaré, ou pour raisonner un frère en mal d’amour, je nais dans une famille où le silence est roi et au sein de laquelle les prières ne sont pas d’usage. Pas de griffes de chien mélangés au bec de perroquet, pas de dépouille de chat, ni de plantes médicinales pour contrer les mauvais sorts. Les premiers mois on me tient à l’abri des regards et tout va bien comme ça.
Entre un père médecin chef du grand hôpital de Cotonou et une mère qui a été infirmière à Paris pendant des années, je suis sensé avoir les « parents idéaux » pour bien vivre mon handicap… Mais mon histoire n’a pas été si simple, ni en vivant en Afrique, ni en arrivant en France à l'âge de 13 ans…

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