mardi 21 juillet 2009

Amélie Nothomb, fée des mots !


Ah Mélie, celle qui ouvre nos tombes !
Tombes des mots oubliés, probablement entendus une fois, puis si vite envolés.
La mémoire est paresseuse – enfant gâtée à qui l’on cède à la moindre réticence, au plus infime effort. Il est bien difficile de ne pas lui céder, de l’entraîner.
Le court terme ne l’effraie pas, elle adore faire illusion, nous mentir effrontément.
Qu’a-t-elle daigné retenir quelques mois plus tard, pire quelques années après ?
Notre mémoire a déjà oublié. Ce n’est pourtant pas la seule responsable, nous n’avons pas su la stimuler fréquemment.
La mémoire devient tombe si on ne la sollicite pas et se tarit si on ne l’arrose pas avec une régularité quasi hiératique.
Amélie rentre alors en scène et nous offre ce drôle de pouvoir, qui est d’ouvrir nos mémoires, une fois par an depuis 1992. Le métronome du mot nouveau.
Evidemment chaque lecteur a le choix de passer au travers de ces découvertes – son talent vous permet d'éviter l’encyclopédie, sans buter sur le sens de la phrase. Mais si vous optez pour la recherche de définitions, c’est alors une bacchanale de mots, une délicieuse tyrannie infligée à notre sale enfant gâtée.
L’ingénieuse et fantasque Amélie Nothomb nous ouvre les portes de son savoir. Certes, pour les mauvaises langues, ses romans tombent sans surprise à chaque rentrée littéraire, pourtant grâce à cette rigueur fascinante, elle entraîne nos mémoires à devenir de vraies championnes, presque des enfants bien élevés.

Mais le plus excitant reste à venir : savoir s’en servir, inoculer ces nouveaux outils à vos phrases sans en gaver votre entourage. Rien de pire que de tomber dans le piège du comportement hâbleur pour énoncer nos dernières trouvailles.
Alors bonne chance !