jeudi 16 avril 2009

Récit d'un tour du monde



Notes de Cathy Mathieu après avoir lu son livre :

"Enfant, dans mes rêves les plus fous, je m’imaginais faire le tour du monde. 25 ans plus tard, en 2002, mon vœu était exaucé. Durant 1an, j’ai noirci mes carnets de route. Au fond de moi, je me disais un jour, à la retraite, je pourrai écrire un livre…
Des jours, des années ont passé, la vie continue et mon anniversaire pointe le bout de son nez et là je suis véritablement emportée par les évènements. On m’offre ce cadeau incroyable, surréaliste, inestimable « le livre » dont je rêvais tant… . Sur le moment je réalise à peine, mais très vite le grand bonheur m’envahit. Ce livre, je le tiens entre mes mains, je le touche, je le sens, je le savoure, il m’appartient.
Je tourne les pages au rythme de mes aventures. Je sens de nouveau mon sac à dos sur mes épaules. J’avance dans cette expérience de vivre le monde. Je me délecte de tous ces moments si enrichissants, comme si je les découvrais. Je m’évade dans ma propre histoire, c’est assez étonnant…
Désormais, mon livre a trouvé sa place dans ma bibliothèque au milieu des prix littéraires, car cette année, « En écoutant le monde » est mon prix Goncourt ! Un grand merci à l’auteure pour toutes ces sensations…."


Extrait :

J’ai toujours rêvé de faire le tour du monde… Parce que j’ai toujours fait ce vœu idéal d’embrasser la terre, de fouler ses sentiers les plus beaux, comme les plus dangereux. Admirer le soleil couchant dans une vallée, brûlant en plein zénith, à peine tiède au-dessus de la neige. J’ai voulu voir l’eau dans tous ses états, de la plus petite source aux plus gigantesques cascades. J’ai toujours voulu frissonner face au monde et pour cela je savais qu’il fallait être la plus légère possible, quitter tous les artifices accumulés dans notre quotidien, pour savourer pleinement cette aventure. Bien sûr j’imaginais le grandiose d’un tel évènement, pourtant on ne
soupçonne rien tant que le sac à dos bien chargé n’écrase pas nos épaules…

- 1 gourde
- 3 paires de chaussettes
- 1 bas de contention
- 2 paires de chaussures (marche + ville)
- 1 duvet
- Sous-vêtements
- 4 cassettes recorder
- Piles
- Couteau suisse
- Crochets
- 1 appareil photo + 1 sac
- 4 pellicules diapo
- Pochettes nettoyantes

Cartes :
Argentine / Île de Pâques
Chili / Pérou, Bolivie
Guides :
Argentine / Chili x 2
Pérou / Bolivie x 2
Auberge de jeunesse
...
Assez de charges pour réaliser l’importance d’un si grand
voyage. Demain matin nous serons le 13 janvier 2002, une
date qui restera gravée en moi pour toujours. Ce chiffre
13 me porte chance et l’avenir me le confirmera.
J’ai des papillons dans le ventre, des couleurs explosives
dans le cœur, du gospel dans les oreilles, des sauterelles
dans les jambes, du poil à gratter sous les pieds et un
nœud énorme dans l’estomac.
C’est déjà demain et je voudrais le crier très fort tant je
suis fière de pouvoir réaliser une telle expédition. Je pars faire le tour du monde...

mardi 7 avril 2009

A Dieu Guillaume De Par Dieu



QUI A DIT QU’IL ETAIT FACILE DE S’APPELER DEPARDIEU ?

Être le fils DE
Et passer PAR
Que de tribulations pour arriver à DIEU


Guillaume y sera parvenu pourtant et aura porté son nom aussi haut que son talent, sa poésie et sa marginalité réunis.

A 37 ans, soit le lundi 13 octobre 2008, Guillaume Depardieu succombe à une pneumonie foudroyante qu’il contracte en Roumanie, lors de son dernier tournage « L’enfant d’Icare »,
le film d’Alex Lordachescu.

Rien n’aura été simple pour ce gosse de Bougival né de Gérard Depardieu et d’Elisabeth Guignot, le 7 avril 1971. Il a tendance à pousser de travers, comme un arbuste sans tuteur, aux côtés de sa jeune sœur Julie. Guillaume réclame l’affection de ce père immense qui est au sommet de la gloire ; l’ombre du géant Gérard Depardieu que la France entière adore, est insaisissable pour son propre fils.
Puis l’adolescence qui se pointe en n’accordant ni rondeur ni tempérance et qui lui assène des coups d’excès, des renvois de nombreux lycées, des gardes à vue : « J'étais mon propre roi, mon propre vice, ma propre vertu, mon père, ma mère, mon dissident !» Confiera-t-il plus tard. Durant vingt ans (de 17 à 37 ans) il accumulera les délits et les accidents, pourtant sa vie de comédien, de musicien et d’homme continuera.

En 1991 il sera révélé grâce au film d’Alain Corneau « Tous les matins du monde », le jeune homme de 20 ans devient célèbre, mais son père est toujours là et leurs destins sont liés quoiqu’ils veuillent.

Quatre ans plus tard, les mauvais tours de la vie persistent : en 1995 Guillaume est hospitalisé à Garches suite à un grave accident de moto sous le pont de Saint-Cloud. Il devra subir
17 opérations et des douleurs insoutenables qui le cloueront au lit durant une année entière.

Mais personne n’a oublié cet acteur au parcours prometteur, ainsi son ami et réalisateur Pierre Salvadori le fait jouer une seconde fois. Guillaume interprétera merveilleusement un rôle écrit pour lui dans « Les apprentis » qui lui vaudra d’ailleurs le césar du meilleur espoir masculin.
Puis comme son père, il jouera aux côtés de Catherine Deneuve dans « PolaX » de Leos Carax. Là encore il sera remarqué par son jeu talentueux d’écorché vif.
Puis les années 2000 semblent s’adoucir : après sa rupture avec Clothilde Coureau, il épouse la comédienne Élise Ventre avec qui il aura une petite Louise. Malheureusement la vie n’épargne pas sa santé : il est atteint d’une maladie nosocomiale contractée après son accident de moto et prend la lourde décision de se faire amputer de la jambe ; la douleur était devenue intolérable depuis ces huit dernières années. Il rebondit malgré tout et créé une fondation à son nom pour lutter contre cette lourde maladie.

La vie s’est arrêtée pour Guillaume Depardieu lors de ce triste automne 2008, alors que le cinéma continue à remplir ses grands écrans blancs, pour nous rendre celui qui nous manque déjà, cet artiste chevronné dans « Stella » et bientôt « L’enfant d’Icare ». Ou écoutez-le encore chanter « une lettre oubliée » en live avec Juliette, lisez-le aussi dans son livre « Tout donner » qu’il a coécrit avec Marc-Olivier Fogiel. Ce dernier se rappelle de la sortie du livre :
« On a écrit pendant de longues semaines, il était d'une politesse incroyable», s'est rappelé l'animateur.
«Il m'avait invité au restaurant pour fêter la sortie de ce livre. Il m'avait dit: tu vois je ne bois pas pour toi ce soir, pour respecter l'engagement qu'on avait pris ensemble. «C'était vraiment un type sensible, il est certainement mort de cette sensibilité», a-t-il conclu.

De prisons en tournages,
de chansons en rôles,
de sursis en liberté,
d’amour en déchirure,
d’alcoolémie en sobriété,
d’Arthur Rimbaud à Guillaume Depardieu, il n’ y a qu’un pas à franchir.








dimanche 5 avril 2009

Amanda Sthers n'est pas que... l'ex de... ou celle qui sort avec...

Il faut lire « Madeleine » comme on lit un poème…
La déguster avec jubilation, s’en délecter.
Attention ! Il y a un risque en effet, « Madeleine » c’est un livre court, qui aurait tendance à se lire trop vite.
Elle est capable de vous faire courir jusqu’à la fin, au lieu de vous faire marcher à côté d’elle le long de chaque page.
Alors on s’en veut parce que tous ces trésors glanés sont déjà passés et que pour bien faire, il faudrait relire « Madeleine » !
Mais selon moi, ce n’est jamais idéal de revoir, refaire, recommencer, péter, reprendre et même aliser que nous sommes allés trop vite pour la lire.
Je vous mets en garde, « Madeleine » se rencontre !
Écoutez-là, tendez l’oreille, lisez-là doucement, elle est fascinante.

« Madeleine » est par deux fois un succès :
Chantée par Jacques Brel,
Écrite par Amanda Sthers.
Lui vous parlera du plat pays comme nul autre,
Elle vous évoquera le linge qui pleure en Bretagne.
De quoi sourire lorsque l’on connaît bien ces deux régions.

Quoiqu’il en soit ne vous laissez pas avoir et prenez tout votre temps pour lire « Madeleine ».


En voici quelques extraits :

« Ce soir j’attendais Madeleine
mais j’ai jeté mes lilas
je les ai jetés comme toutes les semaines
Madeleine ne viendra pas »
(…)
C’est mon Amérique à moi…

Et quand il dit Amérique, il y croit. Il croit au symbole parce qu’il n’aime pas trop l’Amérique, c’est trop loin. Il est à fond dans sa chanson. Il rebondit faux, comme il chante. Il est moche, moche, très moche. »
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« Il a le profil du type à qui il n’arrive rien, qui mange des légumes bio avec bonheur, qui épouse sa copine de classe et tient sa promesse de fidélité. »
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« Elle avalait ce qu’on lui donnait, elle prenait ce qu’elle ne voulait pas. C’était toujours ça de volé à la mort. Elle apprenait des poèmes, elle bouffait des briques de bâtiments, elle connaissait le nom des rues comme si elles étaient amies. »

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